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Taxe d’habitation : Macron veut exonérer 80% des Français

VIDÉO – Si le candidat à la présidentielle a déjà annoncé son intention de taxer la rente immobilière grâce à l’ISF, il compte désormais supprimer la taxe d’habitation, «impôt injuste» pour bon nombre de Français.

La taxe d’habitation, c’est sans doute l’un des impôts les plus mal-aimés des Français. Alors forcément, la possibilité de le supprimer pour des millions de propriétaires et de locataires est une proposition qui peut s’avérer alléchante en pleine campagne présidentielle. C’est Emmanuel Macron, candidat d’«En Marche!» à l’élection présidentielle, qui vient de déclarer son intention de procéder ainsi s’il est élu sur BFM TV et RMC Info.
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L’ancien ministre de l’Économie dénonce cet impôt «injuste» en soulignant «L’impôt qui est le plus injuste, ce n’est pas l’impôt sur le revenu». Cette mesure s’inscrit dans une «une politique d’exonération sur les impôts locaux» annoncée par le candidat. Elle toucherait 80% des «ménages modestes et de classe moyenne» et coûterait 10 milliards d’euros sur le prochain quinquennat a-t-il précisé. La mesure ne «coûte(ra) rien aux collectivités locales», puisqu’elle sera à la charge de l’Etat, a-t-il aussi souligné.

Pour financer les différentes mesures de son programme, le candidat escompte dégager 60 milliards d’euros d’économies en cinq ans dont 25 milliards sur la sphère sociale, soit 15 milliards sur l’assurance maladie et 10 milliards sur l’assurance chômage. Précisant qu’il n’y aura «ni cadeau ni rigueur supplémentaire» cet été, s’il est élu, Emmanuel Macron souligne que la mise en oeuvre de l’exonération de taxe d’habitation comme de son plan d’investissement public est renvoyée à 2018 pour ne pas aggraver le déficit public.

22 milliards de recettes en 2015

Pour 2016, la taxe d’habitation (comme la taxe foncière) a progressé en moyenne de 1% dans les villes de plus de 100 000 habitants, selon l’Observatoire annuel du Forum pour la gestion des villes. Selon les dernières statistiques de la Direction générale des finances publiques, cette taxe a concerné 30 millions de ménages en 2015 (contre 29,1 en 2014) et a rapporté 22 milliards d’euros de recettes aux collectivités territoriales.
Concernant le côté «injuste» de cette fiscalité, il est vrai qu’elle peut passer du simple au triple selon les villes. En 2016, elle variait de 481 € à 1 440 € entre Paris et Argenteuil, pour une moyenne à 1 097 € dans les 41 villes de plus de 100.000 habitants. Dans les communes de même importance, ce montant oscillait entre 631 € à Villeurbanne et 1 382 euros à Nîmes, pour une valeur médiane de 1 142 euros. Des montants sans grand rapport avec la réalité immobilière et qui justifie une réforme de la fiscalité locale engagée de longue date mais qui peine à aboutir. Mardi dernier, Christian Eckert a présenté à la commission des finances du Sénat les premiers résultats de l’expérimentation de cette réforme qui pourrait coûter cher aux propriétaires et occupants de petits logements.

Cette approche de la taxe d’habitation du candidat Macron, tranche avec celle qu’il a retenue pour l’ISF. Il compte en effet conserver cet impôt mais en exonérant les placements financiers, l’épargne et autres valeurs mobilières pour se concentrer sur ce qu’il a appelé la «rente immobilière».

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