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Résidence secondaire à la campagne : nos conseils pour limiter les frais

S’offir une maison de campagne est un investissement à bien considérer. Entre le coût d’achat, les travaux, les frais d’entretien et les impôts, la facture peut vite grimper. Nos recommandations.
Difficile de résister aux charmes d’une longère percheronne, d’un mas provençal ou d’une bâtisse périgourdine en pierre dorée. Mais, entre le coût d’entretien régulier, les obligations de rénovation et les incertitudes à la revente, le coup de cœur peut virer à la mauvaise affaire. Nos conseils pour amortir ces pied-à-terre campagnards qui, rappelons-le, ne sont en moyenne occupés qu’une petite quarantaine de jours par an.

Attention aux relevés de bornage
Certes, la qualité du cadastre en France n’est plus à démontrer. Sauf que les relevés de bornage, réalisés entre voisins, n’y sont pas toujours systématiquement reportés. Dommage, car en cas de conflit, c’est cet acte sous seing privé qui prime sur le cadastre, simple registre fiscal. C’est ainsi qu’un propriétaire de Grandvillars, dans le Territoire de Belfort, dont l’étang s’était trop étendu, a été condamné fin 2017 par la cour d’appel de Besançon à abaisser le niveau de son plan d’eau pour libérer la parcelle de son voisin et le laisser poser de nouvelles bornes… Avant l’achat, mieux vaudra donc s’assurer que ces jalons n’ont pas été recouverts au fil du temps.

Vérifiez aussi, en sollicitant votre notaire le plus en amont possible, qu’il n’y a pas de servitude de passage, autre classique des propriétés rurales. Et jetez un coup d’œil au plan d’occupation des sols. Ce qu’ont négligé de faire, cette année, les acquéreurs d’une propriété en Provence agrémentée de deux granges, dont l’une était déjà aménagée. "Tentés de rendre habitable la seconde, ils se sont aperçus après l’achat que la parcelle sur laquelle elle était située était inconstructible", se rappelle Frédéric Jouvion, notaire associé chez 14 Pyramides, à Paris. Attention, si vous vous lancez malgré tout dans de tels aménagements non autorisés, ils n’auront aucune valeur à la revente.

Le coût de rénovation est à prendre en compte
Plus de 16.000 euros pour refaire le sol en tomettes traditionnelles, 9.400 euros rien que pour l’enduit à la chaux des pierres apparentes, et près de 800 euros juste pour refaire le faîtage du toit en chaume : quand, comme Yannick et Nadine Le Braz, propriétaires d’une chaumière bretonne dans la ria d’Etel, on apprécie le charme de l’ancien, mieux vaut avoir les reins solides (voir témoignage ci-dessous). D’autant que les communes peuvent imposer leurs règles spécifiques. Ainsi, sur l’île de Ré, volets et portes doivent être peints dans une même gamme de vert. Quant aux volets roulants, ils sont prohibés à Figeac, dans le Lot, tout comme les huisseries en PVC dans le vieux centre d’Albi. "Dans les secteurs protégés, les maires pourront vous obliger à remettre en état un toit sur lequel vous auriez fait poser un Velux sans autorisation", prévient Mathieu Chevaux, agent immobilier chez Welchome Bourgogne.

Avant l’achat, il sera donc préférable de faire un tour en mairie, voire à la direction régionale des affaires culturelles (Drac), pour vérifier si votre bâtisse, même en pleine campagne, ne se situe pas dans une telle zone. Il suffit en effet que le secteur abrite une chapelle ou tout autre édifice classé pour que les alentours, dans un rayon de 500 mètres, soient protégés. Même une démolition sera alors soumise à autorisation ! Enfin, pour dénicher les bons artisans, privilégiez ceux ayant fait leurs preuves, en visitant leurs anciens chantiers. Si vous êtes en bord de mer ou près d’une ville très touristique, élargissez au maximum votre zone de prospection. "En allant chercher un peu plus loin mon artisan, j’ai réussi à faire baisser la note de réfection du toit en chaume de moitié", assure Yannick Le Braz.

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