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Pourquoi l’immobilier connait un coup de mou

L’ambiance a changé radicalement chez les professionnels, pénalisés de plus par une météo particulièrement décourageante sur une grande partie du territoire. En ce début mai, l’optimisme à tout crin n’est plus de mise au vu des résultats enregistrés au premier trimestre. Pendant cette période, les mises en chantier ont diminué de 3,4% par rapport à la période comparable de l’’année précédente et les permis de construire délivrés de 1,6%. Un peu moins de cent mille logements sont sortis de terre, le recul étant surtout perceptible dans le logement collectif (moins 5%).

Déjouant tous les pronostics, les taux d’intérêt ont continué de se replier. Ils sont inférieurs à 1,50% sur vingt ans, alors que l’inflation officielle s’est élevée à 1,3%, ce qui n’empêche pas la demande de crédits de se ralentir. Tout se passe aujourd’hui constate l’économiste Michel Mouillart comme si les établissements de crédits « soutenaient le marché à bouts de bras », car il n’a plus le ressort suffisant pour aller de l’avant. Il est vrai que plusieurs facteurs défavorables jouent : en particulier la suppression des aide personnalisées au logement ainsi que la réforme du prêt à taux zéro. Les professionnels ont trouvé la parade en allongeant la période de remboursement qui atteint souvent dix -huit ans. Mais l’amélioration des taux d’intérêt, qui a profité encore de deux points de base pour les emprunts dans la première quinzaine d’avril, est rattrapée par la hausse des prix, qui a pris de l’ampleur, surtout dans les métropoles : Ainsi Bordeaux remporte la palme avec un  bond de 13,6% sur un an, mais le même phénomène s’observe dans des villes comme Rennes, Lille, Toulouse, voire Besançon où le décalage est grand parce que la cité franc comtoise avait prix beaucoup de retard. Conséquence : pour un montent d’emprunt comparable, on obtient moins de mètres carrés, ce qui réduit d’autant le rendement que l’on peut attendre et finit pas éloigner certains investisseurs. De plus, une autre raison peut écarter certains ménages fortunés : la réforme de l’impôt sur la fortune qui a laissé subsister seulement la taxation de l’immobilier a conduit depuis l’automne dernier des propriétaires à réduire le périmètre de leurs biens, alors que dans le même temps des mesures plus favorables étaient consenties à la détention des actions.

Une première fracture est ainsi en train d’apparaître entre les investisseurs les plus aisés qui ont tendance à se retirer du marché, en laissant ce dernier aux plus défavorisés qui ne peuvent s’intéresser qu’aux programmes les plus modestes. A long terme, une telle évolution serait préjudiciable au bon fonctionnement du marché et risquerait d’aggraver la crise de la construction.

La deuxième fracture est peut-être encore plus grave, car elle témoigne d’un divorce entre la région Ile de France, où la surchauffe guette en raison de la locomotive parisienne et le reste du pays à l’’exception de certaines métropoles, où la stagnation des prix, quand il ne s’agit pas de la baisse, est la règle et où la revente est un casse-tête. Le marché de la maison individuelle est particulièrement affecté à cet égard. Dans cette « deuxième France » les projets de revitalisation sont indispensables et ils devraient être favorisés par les bas prix de l’immobilier qui dans cette hypothèse, représenterait un atout.

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