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Pourquoi la guerre est déclarée entre Toulouse Métropole et le Département de Haute-Garonne – actu.fr

La Haute-Garonne en mission sauvetage. Jeudi 20 septembre 2018, à l’occasion de sa conférence de presse de rentrée, Georges Méric, le président PS du Conseil départemental de Haute-Garonne, a vertement critiqué le gouvernement Macron sur la future réforme territoriale, qui laisserait la possibilité aux collectivités de fusionner la Métropole et le Département dans les plus grosses agglomérations. La Métropole verrait son périmètre et ses compétences considérablement élargis, tandis que le Conseil départemental se cantonnerait aux zones rurales et périurbaines.

Georges Méric revendique le soutien des maires.
Un modèle qui existe déjà à Lyon (Rhône) depuis 2015. « Nous pensons que le modèle lyonnais ne peut s’appliquer sans distinction des territoires. Le département de la Haute-Garonne, pour sa part, présente un fort déséquilibre entre une métropole très dynamique et des zones périphériques pour certaines isolées. L’application du modèle lyonnais au territoire haut-garonnais ne ferait qu’accroître ces disparités », indique Georges Méric, précisant que « 85 à 90% des maires sont contre ce modèle ».

Le sujet n’est pas nouveau. C’est même une promesse de campagne du candidat Macron, qui écrivait dans son programme, en mars 2017, sa volonté de « réduire le millefeuille administratif » en supprimant « au moins un quart des départements, là où ils peuvent être rapprochés de l’une de nos grandes métropoles ».

Dans le programme d’Emmanuel Macron
Alors en campagne pour les législatives, la députée Monique Iborra, ex-PS qui a rejoint La République en Marche (LREM), avait clairement posé le débat à Actu Toulouse : 

Lyon est un bon exemple de fusion qui a bien fonctionné. Il faut plus de décentralisation et plus de souplesse. La question se posera à Toulouse.

On y est. Pourtant, depuis trois ans, Toulouse Métropole et Département la jouent constructif dans un esprit très macroniste. En décembre 2015, Jean-Luc Moudenc (LR) et Georges Méric avaient signé un premier accord de coopération, incluant des transferts de compétence. Pour « doper l’efficience » en la matière, dixit Georges Méric, un nouveau partenariat a été signé en juin 2018.

« Jean-Luc Moudenc veut être Jupiter sur son territoire »
Mais une sortie de Jean-Luc Moudenc, déclarant qu’il était favorable à ce fameux « modèle lyonnais », a mis le feu aux poudres. Et Georges Méric n’est pas le seul socialiste à soupçonner un déchirement de ces contrats. Le premier secrétaire fédéral du PS de Haute-Garonne et rapporteur du budget au Département, Sébastien Vincini, va même plus loin :

Jean-Luc Moudenc propose de nous vider les caisses. Il veut tout confisquer, car il ne nous supporte pas. M. Moudenc veut être Jupiter sur son territoire, mais il est hors de question que nous perdions notre autonomie financière. Nous ne nous laisserons pas faire.

Un combat pas nouveau en Haute-Garonne
Ce n’est pas la première fois que l’avenir des départements est débattu.. et que la Haute-Garonne se rebelle. En 2008, déjà, la réforme territoriale voulue par Nicolas Sarkozy devait signer la fin des Conseils généraux (le nom de l’époque). Le président de l’époque, Pierre Izard (PS), avait farouchement combattu la mesure au prix d’une campagne de communication et identitaire restée dans les mémoires. François Hollande, à son tour, avait été à deux doigts de rayer les départements de la carte durant son quinquennat.

Les chefs de l’État passent, la Haute-Garonne reste à la pointe du combat… et le Département reste fidèle au poste. Jusqu’à quand ?

Municipales 2020 : Georges Méric soutient Claude Raynal
En marge de sa « sortie » contre la réforme territoriale, le président du Département de Haute-Garonne a parlé municipales à Toulouse. Si l’échéance est encore un peu lointaine, et située après les Européennes de 2019, Georges Méric a déjà fait son choix de candidat. « Pour moi, Claude Raynal a toutes les qualités de rassembleur de la gauche et a la connaissance des dossiers. Il a une vision innovante de l’avenir ».
Le sénateur PS de Haute-Garonne et ancien maire de Tournefeuille (Haute-Garonne) a officialisé, le 14 septembre 2018, sa candidature à la mairie de Toulouse.

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