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Logement étudiant : les bons réflexes à adopter et les pièges à éviter

Alors que la rentrée universitaire approche, certains retardataires n’ont toujours pas trouvé chaussure à leur pied. Revue des bons réflexes, mais aussi des arnaques à éviter lors de la recherche de votre logement étudiant.
Comme chaque année, c’est un parcour du combattant : trouver un logement lorsque l’on entre en études supérieures. Pour l’année 2018-2019, on comptait 1.672.300 étudiants inscrits à l’université. Si les données 2019-2020 n’ont pas encore été dévoilées, il y a fort à parier que les chiffre soit voisin. Avec un tel effectif, difficile d’obtenir une place en résidence universitaire. Selon le Centre na­tio­nal des oeuvres uni­ver­si­taires (le Cnous), la France ne dispose que de 175.000 places en résidences universitaires pour 700.000 étudiants boursiers.

Dans ces conditions, impossible de contenter tout le monde. Pour les non boursiers ou les boursiers déboutés de leurs demandes, direction les HLM ou les logements privés. Et ils sont encore nombreux dans ce cas : près de 350.000 étudiants sont toujours en recherche active d’un logement à la mi-août, soit un étudiant sur cinq, estime William Vieillard, directeur général d’Immojeune, plateforme d’aide de recherche de logement pour les jeunes, interrogé par Le Figaro. Si le temps commence à presser, il vous reste malgré tout encore quelques semaines pour dégoter votre logement. Ne cédez donc pas à la précipitation, adoptez les bons réflexes et, surtout, sachez déjouer les pièges habituels avant de vous lancer dans une location.

Dossier de location: les documents obligatoires… et ceux à ne pas fournir
Dans les grandes villes, les offres peuvent souvent être inférieures à la demande. Résultat : la concurrence pour obtenir la location d’un appartement peut s’avérer intense. D’où l’importance de monter parfaitement son dossier. La simple omission d’un document peut suffir à agacer un propriétaire, qui dispose d’autres dossiers mieux élaborés que le vôtre. Sachez que les pièces que l’on peut exiger sont listées par le ministère de l’Economie :

une pièce d’identité française ou étrangère
un justificatif de domicile
la carte d’étudiant
l’avis d’attribution de bourse si le locataire est étudiant boursier
la simulation pour les aides au logement établie par la CAF
le contrat de travail le cas échéant
les 3 derniers bulletins de salaire le cas échéant
Si vous avez une caution, vous devrez fournir : un justificatif de domicile de la caution (facture d’électricité de moins de 3 mois, taxe foncière ou avis de taxe foncière…), les mêmes justificatifs de situation professionnelle que pour le locataire (contrat de travail, certificat, extraits de registres…) et des justificatifs de ressources (3 derniers bulletins de paie).

A l’inverse, un propriétaire n’a pas le droit d’exiger un document relevant de la vie privée, comme un dossier médical, un extrait de casier judiciaire ou des informations bancaires (notamment votre relevé d’identité bancaire).

Gare aux marchands de liste
Pour trouver un logement, encore faut-il mettre la main sur des annonces. Pour ce faire, les marchands de liste, ces professionnels de l’immobilier, ont lancé leur business : fournir, à des étudiants notamment, une liste de biens correspondant à leurs besoins. Achetées pour plus de 250 euros, ces documents sont souvent synonymes d’arnaques, comme le souligne l’UFC-que Choisir : logements déjà occupés, propriétaires n’ayant tout simplement…pas mis leur bien sur le marché ou encore des logements pas du tout conformes aux attentes des particuliers.

Pour couronner le tout, certains marchands exigent d’obtenir le paiement avant de délivrer la liste. Le problème est sérieux, au point que la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) s’est saisie du sujet. La loi Alur sur le logement (2014) a régulé en partie ces abus, en instaurant notamment un mandat d’exclusivité. Ainsi, le marchand est désormais contraint d’être le seul à pouvoir diffuser les logements listés, de façon à ce qu’on ne puisse ni les retrouver sur d’autres annonces, ni dans une agence, ni sur internet. L’intérêt pour le particulier est évident : éviter de payer pour un appartement non disponible. Il n’en demeure pas moins que les problèmes de mauvais numéro de téléphone ou d’adresse erronée demeurent. Et pour cause : contrairement à un agent immobilier, le marchand de listes n’a aucun rôle d’intermédiaire, il se contente de transmettre des coordonnées. Si les conditions de remboursement doivent obligatoirement être communiquée aux clients, obtenir réparation n’est pas chose aisée, et peut malgré tout en décourager plus d’un.

Les aides d’Etat pour vos garanties et cautions
Si le système des aides personnalisées pour le logement (APL) est bien connu des étudiants, celui de la garantie Visale l’est un peu moins. Lancé en 2016 par Action logement, ce dispositif est une protection gratuite contre les loyers impayés qui facilite l’accès au logement, notamment pour les étudiants. Elle évite d’avoir à verser une caution au bailleurs, car le garant n’est autre que l’Etat. 70.000 garanties Visale ont été délivrés en 2018.

Être attentif durant la visite
Lors de votre visite, pensez à être attentif à tous les détails du logement. La démarche est d’autant plus importante que des propriétaires peu scrupuleux sont enclins à omettre volontairement certaines anomalies auprès d’une jeune clientèle. Attachez une attention toute particulière au bon fonctionnement des portes et fenêtres, aux éventuelles traces d’humidité dans la cuisine ou dans la salle de bains, à l’isolation et aux radiateurs, et enfin, à l’état des prises électriques.

Dépôt de garantie : attention aux abus
Dans la panique, il peut être tentant de vouloir tout faire pour obtenir un logement… au risque de se faire arnaquer. Il n’est en aucun cas nécessaire de verser de l’argent avant la signature d’un bail. D’autant que la pratique est souvent liée aux fausses annonces d’appartements, celles aux caractéristiques quelques peu louches – logement spacieux, bien placés, mais pourtant accompagnés d’un loyer en-dessous de la moyenne du marché notamment – précise l’association de consommateur CLCV. Le versement d’un chèque pourra ainsi vous être demandé, mais ne le faite qu’une fois la signature du bail effectuée afin d’éviter toute mauvaise surprise. Cette pratique abusive, les agences en usent également. Attention donc à faire respecter votre droit. Pour rappel, le dépôt de garantie correspond à un mois de loyer hors charges pour un bien non meublé, deux mois s’il s’agit d’un meublé.

Le bail mobilité : une solution simple pour trouver un logement
Depuis janvier 2019, vous avez l’occasion de signer un nouveau type de contrat : le bail mobilité. Il permet notamment aux étudiant de trouver plus facilement une location meublée, car de courte durée. En effet, la location est comprise 1 et 10 mois, et elle n’est alors pas renouvelable ou reconductible. elle convient donc parfaitement pour une année d’étude. Rassurez-vous, car le bailleur ne pourra pas y mettre un terme prématurément. Autre avantage notable, aucun dépôt de garantie n’est exigé.

Colocation, préavis, Caf … attention aux détails dans le bail
La solution est tentante : opter pour une colocation et diviser le loyer par deux, voire trois ou quatre. Attention tout de même, car tous les occupants doivent être inscrits sur le ou les bails. Une colocation peut donner lieu à plusieurs contrats (autant que d’occupants) ou un contrat unique. AInsi, toutes les personnes qui occupent le logement sans avoir signé le bail, n’ont légalement pas le droit d’occuper le logement, même si elles paient le loyer au noir. Si le propriétaire le découvre d’une quelconque façon, il peut être en droit de considérer la pratique comme de la sous-location déguisée et rompre le bail.

De manière générale, pensez à bien vérifier les points suivants :

La date de prise d’effet et la durée du bail, celle convenue avec le propriétaire
Les noms du ou des occupants : vous en aurez besoin pour toucher les aides de la Caisse des allocations familiales (CAF), dont les APL.
Le délai de préavis : il doit être d’un mois pour les zones tendues et trois mois pour les autres
Le montant du loyer
Le montant du dépôt de garantie
La description du bien ainsi que les équipements mobiliers
Méfiez-vous des frais des agences de location
Si vous manquez de temps et que le système de particulier à particulier n’est pas assez rapide, il est naturel de se tourner vers une agence de location. Attention tout de même aux frais qui vous sont imposés. Le bailleur doit prendre en charge la totalité des honoraires liés à la mise en location de son bien ,et seuls quatre services peuvent vous être facturés :

la visite du logement
la constitution du dossier
la rédaction du bail
l’état des lieux.
Sachez qu’en zone très tendue comme Paris, les frais d’agence pour la mise en location sont plafonnées à 12 euros par mètre carré. Pour exemple, dans la capitale, les frais liés la location d’un appartement parisien de 45 mètres carrés sont donc plafonnés à 540 euros. Le plafond est abaissé à 10 euros par mètre carré pour les zones tendues, et 8 euros pour les autres villes.

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