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LGV à Toulouse : un terminus à Fenouillet plutôt qu’à Matabiau ?

"Nous proposons des idées peu politiquement correctes et nous aimerions qu’elles sortent de ces murs, en devenant un véritable partenaire de Toulouse Métropole", lance Uli Seher, professeur à l’Ensat et coordinateur du projet "Utopies ferro-phériques".

Ce projet, réalisé en collaboration avec la Fédération des promoteurs immobiliers d’Occitanie (FPI), a pour but de faire réfléchir les étudiants de dernière année de l’École nationale d’architecture de Toulouse sur les infrastructures de la mobilité. La vingtaine d’étudiants a présenté les résultats de son travail jeudi 6 juin devant notamment Annette Laigneau, adjointe au maire de Toulouse en charge de l’Urbanisme, et Joan Busquets, architecte catalan qui a imaginé le futur quartier d’affaires Teso, au niveau de la gare Matabiau.

Parmi les projets présentés, l’un d’eux a pu retenir l’attention des personnalités présentes au Village by CA : l’aménagement d’une gare TGV Nord dans la nouvelle zone commerciale de Fenouillet. "L’ambition est d’avoir une gare rayonnante à l’échelle de la métropole et qui marque l’entrée de Toulouse", explique Théo Guerini, l’un des étudiants à l’origine du projet.

Prolonger le tram jusqu’à Fenouillet
Ainsi, pour les étudiants, il n’est plus question d’installer le terminus de la future LGV Bordeaux-Toulouse à la gare Matabiau, en plein centre-ville de Toulouse, malgré l’aménagement du futur quartier d’affaires TESO en lien direct avec la future LGV.

"Les personnes qui viennent de Bordeaux ou de Paris ont-elles réellement besoin de passer par le centre-ville pour se rendre sur des points stratégiques de la métropole, comme le futur Parc des Expositions, l’aéroport Toulouse-Blagnac, Eurocentre ou encore le MIN de Toulouse-Occitanie ?", s’interroge Théo.

Dès lors, les étudiants de l’Ensat proposent une alternative applicable sur l’ancien site de fret à Fenouillet qui jouxte le centre-commercial de cette même commune, tout en dynamisant le secteur géographique tout autour. Et pour gérer ces nouveaux flux de passagers, les futurs architectes ont envisagé un prolongement du tram non plus jusqu’au futur Parc des Expositions, mais jusqu’à leur gare TGV Nord de Fenouillet. De plus, cette dernière accueillerait également des TER qui assureront des liaisons régulières avec les autres gares de la région.

Après le Min, place au Mil
Pour animer cette gare multimodale de plusieurs dizaines de milliers de m2 de surface plancher, les étudiants proposent d’y accueillir des activités commerciales et culturelles complémentaires à ce que propose déjà le centre-commercial de Fenouillet. Comme ils ne veulent pas entrer en concurrence avec le Marché d’intérêt national (Min) de Toulouse avec leur projet de Mil, pour Marché d’intérêt local.

"Ce projet doit regrouper plusieurs centaines d’hectares de terres agricoles et forestières réparties au nord de Toulouse, capables d’alimenter la ville et sa métropole. Cette idée doit ainsi permettre de favoriser les circuits courts et l’autosuffisance alimentaire de la métropole dans un souci de transition écologique", présente Amélie Dallet, une autre étudiante porteuse du projet.

Pour cette raison, ce projet d’aménagement du nord de Toulouse prévoit également un important pôle de recyclage des déchets et la relance du transport fluvial. Si cette vision globale semble futuriste, les étudiants n’ont pas chiffré le financement nécessaire à sa réalisation mais l’estime réalisable en cinq à six ans de travaux.

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