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Les seniors paient de plus en plus cher leur crédit immobilier

La hausse de la fiscalité sur l’assurance des prêts immobiliers décidée par le gouvernement pénalise encore plus les emprunteurs de plus de 60 ans.
Près d’un salarié âgé de 50 à 65 ans sur deux (47%) a du mal à boucler ses fins de mois, selon un sondage CSA pour Cofidis. Sur les douze derniers mois, un sur trois affirme avoir déjà été à découvert et un sur dix a dû emprunter de l’argent à ses proches. La raison? Ils n’ont pas pu avoir accès à un crédit auprès de leur banque. Pour les emprunteurs de plus de 50 ans, les conditions d’emprunt immobilier sont souvent peu avantageuses du fait de leur âge avancé. «Les durées d’emprunt souhaitées par les seniors sont souvent supérieures à ce que les banques sont prêtes à leur proposer», affirme Cécile Roquelaure, d’Empruntis.

Outre les revenus, qui diminuent à la retraite, l’assurance de prêt est souvent pénalisante pour les emprunteurs de plus de 60 ans. Plus l’emprunteur vieillit, plus le coût est élevé: entre 0,4% et 1% selon les types d’assurance. «L’assurance peut être très chère à cause du risque accru de problèmes de santé de l’emprunteur, notamment si celui-ci a déjà eu des antécédents médicaux, explique Astrid Cousin, de Magnolia.fr, société spécialisée en assurance emprunteur sur Internet. Pour un emprunt de 150.000 euros sur 15 ans, le coût de l’assurance varie entre 10.000 et 30.000 euros si l’emprunteur n’a aucun problème de santé», selon Empruntis. De quoi plomber le budget de l’emprunteur voire d’empêcher le projet immobilier.

Et ce n’est pas tout car un autre élément alourdit le coût de cette assurance. Depuis le 1er janvier dernier, Bercy a étendu la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (qui s’élève à 9%) à la garantie décès et non plus seulement aux garanties contre la perte d’emploi, l’incapacité de travail ou la perte d’emploi. Or, les seniors, n’étant plus en activité, n’ont plus besoin de ces garanties. La totalité du coût de l’assurance emprunteur pesant sur la seule garantie décès, l’impact est donc plus important que pour les autres profils d’emprunteurs pour qui cette garantie représente en général 2/3 du tarif global de l’assurance.

Le surcoût s’élève à 131 euros par an pour un retraité de 65 ans empruntant 200.000 sur 20 ans alors qu’il n’est que de 6 euros par an pour un cadre en CDI de 30 ans, selon Magnolia. «Les seniors doivent privilégier des emprunts courts, conseille Cécile Roquelaure. Pour les banquiers, le remboursement du crédit doit se faire dans le cadre de la couverture d’assurance qui encore trop souvent s’arrête à 75/80 ans. Ainsi, lorsqu’un emprunteur de 65 ans finance son projet immobilier, son délai de remboursement sera plus court: 10 voire 15 ans maximum».

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