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Impôt sur la fortune immobilière : 5 techniques malignes pour le contourner

En 2018, l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) se substituera à l’ISF et taxera tous les patrimoines et actifs immobiliers supérieurs à 1,3 million d’euros. Tous ? Pas vraiment, car des astuces permettent d’échapper à l’IFI. C’est ce que nous explique Jean-Jacques Manceau, expert en finances personnelles et auteur du blog My Little Money

L’impôt sur la fortune n’est pas totalement mort. 150.000 foyers devraient être concernés par sa nouvelle mouture contre 350.000 foyers auparavant. L’IFI touchera tous les détenteurs de pierre, qu’elle soit en dur ou sous forme de droits. Parts de SCI, actions, fonds, SCPI (société civile de placement immobilier), OPCI (Organisme de placement collectif immobilier) seront en effet pris en compte. Pour y échapper, ne comptez pas sur l’assurance-vie. Les biens sont taxables même lorsqu’ils sont détenus dans un contrat d’assurance-vie. Certes, un abattement de 30% sera appliqué sur la valeur vénale réelle de la résidence principale. Mais pour vraiment alléger sa note, mieux vaut se tourner vers d’autres astuces.

Allonger la durée de son emprunt

C’est la solution la plus simple. Comme l’heure est plutôt aux taux bas, il peut être intéressant d’allonger au maximum votre prêt immobilier, le faire passer de 15 à 25 ans par exemple.

Car “sont déductibles de la valeur des biens ou droits immobiliers et des parts ou actions taxables les dettes et crédits immobiliers contractés par le redevable, existants au 1er janvier de l’année d’imposition.” A titre d’exemple, si vous financez à 100% par l’emprunt une maison de 2 millions d’euros sur 30 ans, la valeur taxable sera de 1/30e de 2 millions d’euros la première année, de 2/30e la deuxième année… Une petite renégociation peut donc vous faire gagner gros !

Certains petits malins utilisent les prêts « in fine », c’est-à-dire qui ne s’amortissent jamais. Vous ne payez que les intérêts pendant toute la durée du prêt et vous remboursez la totalité du prêt à l’échéance.

Mais la loi de finances prévoit que les crédits in fine ne sont pas déductibles dans leur intégralité. Ils sont déductibles chaque année à hauteur du montant total de l’emprunt diminué d’une somme égale à ce même montant multiplié par le nombre d’années écoulées depuis le versement du prêt et divisé par le nombre d’années total de l’emprunt. En clair : un crédit de 100.000 euros sur 10 ans, sera déductible à hauteur de 50.000 euros après 5 ans.

La vente à soi-même

Egalement appelée owner buy out (OBO), cette technique consiste pour le propriétaire d’un bien immobilier à obtenir des liquidités grâce à la vente de ce même bien à une société qu’il a préalablement constituée pour l’occasion, une SCI (société civile immobilière). Pour financer l’opération, la SCI souscrit un emprunt bancaire d’un montant équivalent au prix de vente du bien. Ce dernier étant ensuite loué afin que les loyers perçus permettent de faire face aux échéances du prêt.

La location meublée

Enfin, si vous voulez investir dans l’immobilier sans alourdir votre IFI, il existe toujours quelques “niches fiscales.” Les locations meublées, par exemple, sont exonérées, si le propriétaire prend le statut LMP (loueur en meublée professionnel). Les bois, les forêts et les groupements forestiers (GFF) sont également “mis au vert” à concurrence des trois quarts de leur valeur imposable.

Le démembrement

Ne vous inquiétez pas, il ne s’agit pas de ravager sa maison pour en baisser la valeur. Le démembrement, c’est la séparation entre la propriété du bien (appelée nue-propriété) et son usage (usufruit). La nue-propriétaire possède le bien mais c’est l’usufruitier qui en a l’usage et qui peut en tirer profit, en le louant par exemple.

Pour le nu-propriétaire, la valeur à déclarer est ramenée à 60% du bien dans ce cas. Les 40 % doivent être déclarés par l’usufruitier. Car “les actifs grevés de l’usufruit ou du droit d’usage ou d’habitation sont compris respectivement dans les patrimoines de l’usufruitier ou du nu-propriétaire suivant les conditions et les proportions fixées par la loi.”

Certains promoteurs spécialisés dans la nue-propriété proposent aux clients un montage assez malin. Il consiste à se porter acquéreur d’un appartement neuf démembré dont l’usufruit est acheté par un bailleur social, pour une durée oscillant entre 15 et 20 ans. Pendant ces années, le bailleur usufruitier perçoit les loyers, prend en charge la gestion du bien, assume les risques locatifs (vacance et impayés) et s’acquitte généralement de l’intégralité des charges (taxe foncière, charges d’entretien, grosses réparations). À l’extinction de l’usufruit, le nu-propriétaire récupère son bien en pleine propriété, sans frais et surtout sans fiscalité. Attention pour le démembrement opéré dans le cadre des successions et des donations, des règles spécifiques s’appliquent.

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