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Fenêtres et panneaux photovoltaïques : les chiffres qui accablent les artisans

Dans une enquête parue dans le dernier numéro de Que Choisir, l’association de consommateurs dénonce les mauvaises pratiques des professionnels de la rénovation énergétique, et plus particulièrement des installateurs de fenêtres et de panneaux photovoltaïques.
Remplacer ses fenêtres ou installer des panneaux photovoltaïques pour réduire sa facture d’énergie… Voilà ce que vous a peut-être déjà proposé un professionnel de la rénovation énergétique. Une opération en théorie bénéfique : vous réduirez forcément la note avec un logement mieux isolé, ou en produisant vous-même une partie de l’énergie que vous consommez. Le remplacement des parois vitrées vient d’ailleurs d’être réintégré dans le champs d’application du Crédit d’impôt pour la transition énergétique (Cite), pour 2019. Preuve que l’opération est sans risque ? Pas si sûr…

Dans une enquête parue dans le dernier numéro du magazine Que Choisir, l’association de consommateurs dénonce les “pratiques désastreuses” des professionnels du secteur. L’étude, réalisée par les bénévoles des associations locales de l’UFC Que Choisir, révèle des manquements lourds en matière de conseils, et même des méthodes visant à tromper le consommateur. Premier enseignement de l’enquête : il est très difficile d’obtenir un devis. D’après l’UFC Que Choisir, près de 6 professionnels sur 10 (58%) ont refusé de remettre un devis, à l’issue d’un entretien visant à lancer l’installation de nouvelles fenêtres ou de panneaux photovoltaïques.

Or ce document, censé budgéter de manière précise les travaux à venir, constitue la seule possibilité de comparer les prestations de différents professionnels. Sur les foires et salons, ce précieux sésame se ferait encore plus rare : seuls 22% des professionnels approchés par les clients mystères ont accepté d’en rédiger un. “Les autres ont refusé, préférant gribouiller sur une feuille des prix et des seuils de rentabilité qui ne les engageaient à rien”, dénonce l’enquête. 16% des commerciaux ont même promis des baisses drastiques de facture, sans même avoir visité le logement du consommateur. Des affirmations qui ne leur sont de toute manière pas opposables, en cas de litige.

Des travaux plus chers qu’annoncés
Autre écueil, et pas des moindres : les travaux peuvent s’avérer bien plus chers qu’annoncés. 18% des professionnels contactés par les enquêteurs ont ainsi sous-estimé le coût réel des travaux, notamment parce qu’ils avaient fait miroiter des aides de l’État au consommateur. Finalement, ce dernier n’y avait pas toujours droit. “Pire, 21 des 60 stands de photovoltaïque visités se sont prétendus titulaires du label public Reconnu Garant de l’Environnement (RGE) alors qu’il n’en n’était rien”, dénonce l’UFC Que Choisir. Un label pourtant indispensable, sans lequel le consommateur ne peut bénéficier du Cite.

Des conseils médiocres
L’étude lève enfin le voile sur le niveau médiocre des conseils prodigués par les professionnels des fenêtres, que ceux-ci soient d’ailleurs reconnus garants de l’environnement ou non. Un quart des commerciaux (21% des professionnels RGE et 44% des entreprises non labellisées) ont ainsi proposé des fenêtres moins efficaces que les critères légalement imposés en la matière. Face à ce constat, l’UFC Que Choisir appelle les pouvoirs publics à complètement remettre à plat la qualification RGE et à renforcer la formation et les contrôles des professionnels qualifiés. L’association de consommateurs exige ensuite qu’une obligation de résultats soit imposée aux professionnels, afin que ceux-ci respectent leurs promesses en matière de performance énergétique.

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