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Dans le VIIe, des SDF logeront dans les anciens locaux du ministère des Armées

Entre 50 et 100 millions d’euros. C’est la perte que pourrait générer la vente d’une partie de l’îlot Saint-Germain (VIIe arrondissement de Paris), ancienne propriété de l’État à la ville de Paris, selon le sénateur LR d’Ile-et-Vilaine Dominique de Legge. Une sacrée décote pour un bien dont la valeur serait estimée à près de 140 millions d’euros. La cession de cette surface de près de 14.000 m² (hors rez-de-chaussée et sous-sol) doit permettre la construction de 2000 logements sociaux, selon un accord conclu mi-juin 2016 entre Manuel Valls alors premier ministre et Anne Hidalgo, maire de Paris. Fin 2017, un nouvel accord, après l’élection d’Emmanuel Macron, a été conclu entre le ministère des Armées et la mairie de Paris.

Dans le cadre du plan grand froid, annoncé cette semaine par le gouvernement, cet ancien siège de l’Armée de terre qui s’étale entre le boulevard Saint-Germain, les rues de Solférino et Saint-Dominique, a été réquisitionné pour accueillir 250 personnes sans abri cet hiver. L’annonce a été faite par le ministre de la Ville et du logement Julien Denormandie au Parisien. «Identifier des sites d’accueil, c’est le rôle d’une collectivité. Ensuite, c’est l’État qui finance et les associations qui opèrent», a-t-il déclaré. La maire LR du VIIe Rachida Dati, qui affirme ne pas avoir été prévenue, annonce qu’elle va «se mobiliser avec les riverains».

Les bâtiments, actuellement vides, seront ensuite remplacés d’ici 2022 par 251 logements sociaux, un gymnase, une salle de sport ainsi qu’une crèche de 66 berceaux, comme le prévoit l’accord signé en juin dernier par la Régie immobilière de la ville de Paris, l’un des principaux bailleurs de la capitale. Les SDF devraient donc occuper les lieux au-delà de cet hiver car les travaux ne débuteront pas avant 2020.

Il est prévu que 10% des logements sociaux soient réservés aux agents du ministère des Armées. Pour le reste, il s’agira de HLM familiaux, accessibles en fonction des futurs locataires: 126 familles bénéficiant du prêt locatif social (PLS). Les nouveaux locataires qui devraient intégrer leurs logements d’ici 2022 paieront un loyer compris entre 6 et 14 euros par m².

Montant de l’opération? 29 millions d’euros, soit un prix d’achat de 5000 euros le m², dans un arrondissement où le m² se négocie à plus de 13.000 euros le m². Une sacrée perte pour l’État dont la gestion du patrimoine immobilier a été qualifiée de «démesurée, obsolète, non adaptée au besoin, non gérée et non optimisée» par un ancien membre de la direction de l’immobilier de l’État, selon L’Opinion.

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