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Bras de fer autour du projet des tours jumelles de La Défense

Le groupe russe Hermitage promet toujours de livrer les deux tours d’ici 2024, mais Paris La Défense «cherche une alternative». L’aménageur réclame 30 millions d’euros au promoteur immobilier pour l’immobilisation du terrain depuis plus de 10 ans.
«Un avenir lumineux». C’est en ces termes que le promoteur immobilier russe Hermitage annonce mardi que son projet de tours jumelles de La Défense, parmi les plus hautes d’Europe, va enfin voir le jour. «Après sept années de batailles juridiques, Hermitage a obtenu la purge de l’intégralité des recours contre les permis de construire du projet Hermitage Plaza», se félicite l’entreprise. Le Conseil d’État avait déjà donné son feu vert en juillet dernier mais la justice a dû trancher et rejeter un dernier recours. Désormais, plus aucun recours n’est possible, affirme le groupe Hermitage.

Deux gratte-ciel sont censés sortir de terre d’ici 2024, date d’ouverture des Jeux olympiques qui auront lieu à Paris. Leur taille? 320 mètres de haut chacune, soit 16 mètres de plus que The Shard à Londres, l’actuelle plus haute tour d’Europe. À l’intérieur, 448 appartements, 40.000 m² de bureaux, un hôtel 5 étoiles de 200 chambres, une douzaine de restaurants, une salle de concert, une galerie d’art, une piscine, un belvédère, des bars ou encore des commerces de luxe. Coût de l’opération? Près de trois milliards d’euros, financés par des fonds propres, des prêts bancaires. Des chiffres qui peuvent faire rêver. Bref, le projet semble donc enfin en bonne voie à en croire le promoteur.

Pourtant, du côté de Paris La Défense, c’est silence radio! L’aménageur du quartier d’affaires ne réagit pas à cette annonce. La veille, la directrice générale de Paris La Défense a tout bonnement enterré le projet: «Il n’avance pas et on cherche une alternative», a lâché Marie-Célie Guillaume, selon des propos relayés par Le Parisien. En 2009, Emin Iskenderov, le président d’Hermitage promettait la livraison en 2016 des «twin towers». Pour les besoins de cette opération, 250 locataires ont même été priés de quitter l’immeuble qui devrait être démoli et remplacé par les tours jumelles. Dix ans plus tard, la construction n’a toujours pas commencé.

Des relations contractuelles au point mort
Agacé de ne pas voir les travaux avancer, Paris La Défense a décidé de solder ses comptes. L’aménageur réclame à Hermitage une indemnité de 30 millions d’euros pour compenser l’immobilisation du terrain et du volume à construire. «Nous sommes en contentieux depuis l’automne dernier concernant ce versement, a expliqué Marie-Célie Guillaume. C’est au Tribunal de grande instance de Nanterre de trancher». De son côté, le groupe Hermitage affirme qu’il ne versera cette somme qu’une fois la promesse de vente signée, comme le prévoit, selon lui, l’accord signé en 2010 entre les deux parties. Ce qu’a démenti Paris La Défense qui n’entretient plus aucune relation contractuelle avec le promoteur russe depuis un an.

Bref, les relations sont au point mort entre les deux acteurs majeurs du projet. Et pourtant, le groupe Hermitage annonce qu’il va se rapprocher «dès septembre» avec l’ensemble des acteurs concernés -dont Paris La Défense- pour «débloquer les fonds nécessaires au démarrage des travaux». Le promoteur russe prévoit même d’entamer «dans les semaines à venir» des négociations avec un «opérateur hôtelier» et «des locataires de bureaux». Drôl

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