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Alarmes : comment sécuriser son logement efficacement ?

Plus fiables, moins chères, les alarmes anti-cambriolage se démocratisent. Et restent la meilleure parade contre les voleurs.

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 243.500 foyers ont été cambriolés en 2016, un chiffre qui repart à la hausse après deux années de baisse sensible. Dans le même temps, près de 250.000 Français ont aussi été victimes de tentative d’effraction. Des chiffres impressionnants qui ont fait exploser le marché de la sécurisation des habitations : aujourd’hui, plus de 2 millions de foyers seraient équipés, soit une habitation sur dix. Les consommateurs sont de plus en plus exigeants sur les prix car, avec Internet et le développement du « prêt-à-installer », la sécurisation privée s’est démocratisée.

« Un système d’alarme n’est jamais un “achat plaisir”, précise Dan Brunet, chargé d’affaires de M4S, une société parisienne qui installe des alarmes depuis plus de trente ans. C’est pourquoi certains peuvent être tentés de se tourner vers du low cost. » Installateur agréé Daitem, l’un des leaders français de l’alarme pour particuliers, il sait qu’il a pourtant toujours une longueur d’avance sur le Web. Car si l’on trouve des systèmes complets à moins de 300 euros sur Amazon, la qualité a un prix. Chez un professionnel, il faut compter entre 1.500 et 3.000 euros pour équiper un appartement et entre 3.000 et 4.000 euros pour une maison individuelle. Une différence de prix importante car la sécurisation doit être pensée au cas par cas.

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Seul un professionnel qui se déplace physiquement est capable de faire un véritable audit de sécurité en dénichant les points faibles de votre logement. Porte d’entrée, fenêtres, vasistas, tout doit être sécurisé. Il convient aussi de protéger ce que l’on appelle « les points de passage obligés » que sont, par exemple, les paliers entre deux étages, les entrées ou les couloirs. Bref, si installer soi-même un système d’alarme ne demande qu’un peu de talent de bricoleur, tout sera plus efficace si vous faites appel à un professionnel. Dans tous les cas, vous ne devez choisir que des systèmes qui ont obtenu la norme NF A2P, le gage de résistance minimal indispensable. Sans cette certification, vous risquez de tomber sur des installations qui ne résistent pas plus de quelques secondes, même face à un Arsène Lupin de pacotille.

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Avant de vous lancer, il faut prendre en considération la législation, car même si vous n’êtes pas obligé de déclarer l’installation d’un système d’alarme basique, vous devez tout de même respecter quelques règles. Vous n’avez le droit, par exemple, de filmer que l’intérieur de votre habitation. Il est ainsi interdit de poser une caméra ou un capteur sur le palier de votre appartement, qui est considéré comme une partie commune. Pour respecter le principe de protection de la vie privée, il n’est pas possible de pointer un capteur équipé d’une caméra ou d’un appareil photo sur la maison voisine ou sur la voie publique. Et conformément au Code du travail, vous devez avertir votre femme de ménage ou votre babysitter qu’un système d’enregistrement d’images est installé à votre domicile.

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Base de tout système, la centrale d’alarme est la tour de contrôle de votre habitation protégée. Elle comprend une unité centrale dans laquelle est placée la sirène. Elle est activable grâce à un clavier, une télécommande ou via une application téléchargée sur votre smartphone. Il est judicieux de choisir un modèle qui comporte un zonage ou une protection partielle afin, par exemple, de protéger le rez-de-chaussée pendant que vous dormez à l’étage. Certains modèles sont dotés de plusieurs codes qui autorisent l’accès à certaines pièces et mettent sous alarme permanente d’autres pièces plus sensibles. Elle doit aussi se déclencher en cas d’arrachement ou de recherche de codes d’accès sur le clavier. Les meilleurs modèles sont dotés d’une autonomie de cinq ans et coûtent environ 1.000 euros. Au cœur de la centrale est intégrée la sirène.

Pour une maison, il est utile d’en installer une autre dans le jardin (surcoût de 550 euros). En extérieur, pour éviter les déclenchements intempestifs, un message vocal d’alerte du type « attention, vous êtes dans une zone sécurisée » peut être envoyé. Si un autre mouvement est détecté, la sirène se mettra alors en marche. Selon les normes en vigueur, elle ne doit pas dépasser les 110 décibels, ce qui est suffisant pour alerter le voisinage. En général, elle retentit pendant 90 secondes et redémarre dès qu’un nouveau mouvement est décelé par les capteurs.

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Installés à l’intérieur des appartements ou dans votre jardin, ces détecteurs sont « l’oeil » qui repère les intrusions. Pendant longtemps, ils ont été ultrasensibles et se déclenchaient à tout bout de champ, si un animal domestique ou même un oiseau passaient devant. Aujourd’hui, avec les nouvelles normes, il n’y a plus de déclenchement intempestif. En théorie, un animal de moins de 25 kilos ne provoque plus la mise en marche de l’alarme. A l’unité, ces détecteurs coûtent entre 200 et 280 euros.

Certains sont équipés d’un appareil photo qui va prendre une série de clichés dès l’intrusion (pendant dix secondes, à raison de trois images par seconde). Les plus performants comportent un éclairage intégré qui offre une visibilité à 7 mètres de distance. Utile pour faire le tri entre un déclenchement intempestif de l’alarme et une intrusion. Après la détection, l’appareil lance une alerte et capture des images qu’il transmet à l’application de votre smartphone ou au système de télésurveillance. Celles-ci permettent de prévenir la police sans risque de fausse alerte. Tout en sachant qu’il y a d’infimes chances de prendre les auteurs des faits en flagrant délit car un cambriolage dure en moyenne moins de cinq minutes.

Votre habitation doit également être équipée de contacts d’ouverture placés derrière les portes d’entrée et surtout sur les fenêtres susceptibles d’être forcées. Dès qu’il y a tentative d’effraction, ces capteurs envoient un message à la centrale, qui déclenche l’alarme. Ils coûtent environ 150 euros. Inutile de les généraliser : une fenêtre sur rue au quatrième étage a peu de chance d’être forcée. En revanche, les rez-de-chaussée, les vasistas de sous-sol et les fenêtres situées sur une terrasse accessible sont à équiper.

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Vous pouvez aussi installer des petits blocs qui envoient un épais brouillard dans la pièce dès qu’une intrusion est constatée. Incolore et inodore, ce système est très efficace. Le cambrioleur, déjà gêné par la sirène, ne voit plus à 30 centimètres devant lui. Fabriqué par des sociétés comme Protect France et Bandit, il est assez cher (au moins 1.000 euros par pièce équipée). « Les particuliers sont parfois un peu réticents à l’idée d’installer ce système, explique l’installateur d’alarmes. Ils pensent que ce brouillard peut abîmer leur intérieur, alors qu’il est absolument sans danger. Et très efficace. » En plus du brouillard, certains particuliers installent des systèmes qui permettent d’asperger les intrus avec du gaz lacrymogène. « Je ne le conseille pas, précise notre professionnel. Car il ne faut jamais oublier que l’on peut parfois oublier de débrancher son alarme. Et dans ce cas-là, c’est vous qui êtes aspergé par ce gaz qui est très douloureux… »

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