Nicolas Sarkozy réclamait une «France de propriétaires»? Un plus grand nombre de détenteurs immobiliers augmenterait pourtant le taux de chômage, selon une étude que vient de publier l’Insee. Dans le même rapport, l’institut reconnaît cependant aussi que les propriétaires «sont moins souvent au chômage que les locataires». Dès lors, comment expliquer ce paradoxe?
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Deux réalités s’affrontent: au niveau individuel, un emploi, en particulier stable, permet d’accéder plus facilement à la propriété. En effet, il est généralement plus simple d’obtenir un crédit auprès de sa banque avec un CDI en poche plutôt qu’avec un CDD ou tout autre contrat précaire. Autrement dit, les propriétaires étant individuellement moins exposés au risque de chômage, une densité de propriétaires élevée se traduit mécaniquement par un taux de chômage plus faible.
Mais l’Insee relève aussi que les propriétaires recherchent une certaine stabilité tant résidentielle – pour éviter d’avoir à payer plusieurs fois des droits de mutation (ou frais de notaire) ou des impôts sur les loyers perçus s’ils louent leur bien – que professionnelle. Ces dernières années, certains économistes ont démontré que cette stabilité pouvait être néfaste pour l’avenir professionnel des propriétaires. Moins mobiles que les locataires, les bailleurs privés mettraient plus de temps à retrouver un emploi.
Mais l’Insee affirme que la preuve du contraire a été faite. En revanche, cette stabilité peut avoir des conséquences néfastes pour la collectivité. L’explication est la suivante: la moindre mobilité des propriétaires réduirait la fluidité du parc de logement dans les zones où ils sont plus nombreux, affectant ainsi l’ensemble des chômeurs qui chercheraient à s’y établir pour un nouvel emploi. Dans ce cas, une densité de propriétaires trop élevée provoquerait des tensions sur les marchés du logement et du travail et donc une hausse du taux de chômage.
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